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Le vrai faux n°4

Le français de demain

Il était de toute façon bien temps de traiter ce sujet, puisqu'il ne pouvait attendre plus longtemps, vu à quel point il divise et prend la tête de tout un chacun. Il est bien clair que dans des lustres, voire des décennies, la langue française ne sera plus celle que l'on parle aujourd'hui, de même que la langue qu'utilisaient Chrétien de Troyes ou Molière n'est plus exactement la même qu'à ce jour. Mais alors, à quoi ressemblera le français dans un certain laps de temps ? Existera-t-il encore, va-t-il s'appauvrir ? La Peinture des mots met au clair la situation...

Le « ne » de la négation est amené à disparaître

Vrai

Il s'agit d'un phénomène théorisé par le linguiste Östen Dahl nommé « le cycle de Jespersen », sur lequel nous ne nous attarderont pas plus longtemps. Selon ce cycle, ce qui est apparu en dernier est ce qui va rester le plus longtemps. Et ce phénomène aura sûrement lieu, il est déjà d'ailleurs en cours. On constate qu'en 1995, la particule « ne », n'est utilisée à l'oral que dans 1% à 18% des phrases, et cela ne fait que s'accentuer. En fait, le deuxième élément « pas », « plus » ou « point » fut ajouté bien après la première particule qui était jugée quasi-inaudible. Sur la disparition de ces deux petites lettres, on ne sait pas vraiment à quel point elle aura lieu. Par exemple, à l'impératif « n'y vas pas ! » pourrait se transformer en « vas-y pas ! », ce qui est, vous en convenez, extrêmement biscornu.

La conjugaison s'appauvrira

Discutable

Depuis plusieurs années déjà, on ne cesse de proclamer éternellement la disparition du passé simple, du plus-que-parfait et du futur antérieur de l'indicatif, l'oubli total du mode subjonctif et autres événements troublants... Il est en effet probable que ces temps ne soient pas destinés à exister plus longtemps. D'ailleurs, on se rend compte maintenant que le présent du subjonctif (« Je veux que tu viennes ») a supplanté le plus-que-parfait du même mode (« Je voudrais que tu vinsses »), ce qui, en soit, n'est pas d'une extrême gravité. D'autre part, le pronom personnel « on » change progressivement de sens et devient synonyme de « nous ». Alors, remplacera ou remplacera pas ? Seul le futur nous l'apprendra. En guise de consolation, sachez que d'autres temps de conjugaison semblent vouloir faire leur apparition, comme le futur proche (« je vais venir ») ou les temps surcomposés avec deux auxiliaires (« j'ai eu compris »). Ces deux temps sont déjà employés à l'oral, mais sont bien peu académiques.

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