La Peinture des mots

Subjectivement, ce que ça vaut :

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« La moindre réforme orthographique, (…) comme en décembre 1990, suscite une tempête médiatique. La féminisation des noms de métiers, conformes à l’histoire de la langue, à la morphologie et répondant à des aspirations légitimes, lança des censeurs contre un usage déjà quasi général, déclenchant une querelle en 1999. On en vient à penser que la langue est en France une affaire Dreyfus permanente. » Car oui, la féminisation des noms de métiers n’aurait pas été nécessaire si l’Académie française, au cours du XVIIème siècle, n’avait pas réclamé la suppression de nombreux termes comme autrice. Car oui, la simplification des règles sur l’accent circonflexe n’aurait pas eu lieu si les imprimeurs n’avaient pas fait des leurs…
Dans cet ouvrage, l’éminent linguiste Bernard Cerquiglini, grâce à ses indémontables petits billets d’une page, retrace l’origine des mots et des règles si biscornues qui régissent la langue française, et réussit brillamment à nous faire comprendre pourquoi le H initial de héros ne permet pas de liaison alors que celui d’héroïne, si ; pourquoi prononce-t-on le mot femme de cette manière ; pourquoi le français est le français et comment a-t-il pu devenir ce qu’il est maintenant…
Loin des habituels discours de « Les jeunes ne savent plus écrire » et autres « Le français, c’était mieux avant », avec une bonne dose d’optimisme et de mystère, ce livre regorge de curiosités et de perles rares, ce qui fait de lui une pièce quasi indispensable à avoir au plus vite dans sa bibliothèque…

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Notre note : 9,75/10