Mot 1 : l'éternel vespéral

Avez-vous déjà entendu parler de "l'heure vespérale" de Gabriele d'Annuzio (ce n'est pas un livre) ou du bruant vespéral, ce joyeux petit oiseau, digne cousin du bruant zizi ? Sûrement pas. À moins que vous ne soyez biologiste ou écrivain, ce qui est, entre nous soit dit, tout-à-fait honorable...

Le mot vespéral, venant du latin vesperalis, lui-même dérivé de vespers, le soir, est un bel adjectif qui se rapporte à la soirée, au soir, aux vêpres. Il n'a pratiquement jamais été utilisé dans un livre, en tout cas pas dans un ouvrage très connu, à part sous la plume de Mallarmé, dans ces magnifiques vers déchirants : " l'angoisse, ce minuit, soutient, lampadophore/Maint rêve vespéral brûlé par le phénix".

Ce qui nous donne l'occasion de découvrir ce qu'est un lampadophore, à savoir un homme qui tenait les lumières dans l'antiquité grecque.

Parmi les synonymes du poétique vespéral, on retrouve le mielleux sérotinal, plus rare, où l'on reconnaît le préfixe "soir", ou encore vespertin.