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Mot 24 : hommage obombré

Ce n'est pas une commémoration lambda, un témoignage quelconque, une prière anodine, inutile ou forcée que je veux rendre aujourd'hui. C'est un hommage sincère à la mémoire d'une innocente qui nous a quitté avant-hier. À une femme qui souffrait et souffrit pendant des années.

Sur un lit d'hôpital, une nuit, un mardi treize novembre d'une années comme les autres, elle a rejoint Charles Aznavour, Johnny Hallyday, Simone Veil et Stephen Hawkings après des mois de chimiothérapie du matin au soir, de dégradation de santé sans cesse (mais les deux facteurs n'ont rien à voir). Et c'est injuste. Ce sont toujours les innocents, les meilleures gens, les solidaires, les consolateurs qui partent les premiers, tandis que des monstres comme Bachar El-Assad ou Jean-Marie Le Pen son toujours en vie et ne sont visiblement pas près de la perdre.

Peut-être que tu es en train de me lire, peut-être que tu vois mon visage obombré et assombri, que tu me vois te rendre hommage. Alors, je voudrais te remercier. Pour tout. Mais je m'adresse probablement à un mur.

Le deuxième mot du jour est un verbe : obombrer. Il correspond parfaitement à la couleur du ciel, l'ombre que nous font les nuages, qui nous attriste, qui nous encolifluchete, nous rend mélancolique. Dans un autre sens, peut-être que l'on peut dire que tu nous obombres, que tu ombrages nos sourcils et nos yeux. Mais ce n'est pas ta faute. Ce n'est pas sur toi qu'il faut jeter l'opprobre. Sûrement pas. Et jamais nous ne le ferons.

Bon voyage.

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