Mot 4 : le capricieux messeoir

Dans Robur le Conquérant, Jules Verne écrivait les palabres que voici : " Le « Go a head », poussé par ses deux hélices, alla au-devant du soleil avec une vitesse d’une dizaine de mètres à la seconde. C’est la vitesse de la baleine franche au milieu des couches liquides. Et il ne messied pas de le comparer à cette géante des mers boréales, puisqu’il avait aussi la forme de cet énorme cétacé." Là, de nombreux lecteurs stupéfaits se demandaient avec raison la signification de cet énigmatique "messied". Mais, trop occupés à lire un des plus grands auteurs français, ils passaient leur chemin, songeant, toujours avec raison que le mot n'était pas indispensable à la compréhension du texte.

Mais ce "messied", que signifiait-t-il, en fin de compte ? Pour le comprendre, pas besoin d'être un chamane. Le verbe messeoir (ou messoir, orthographe autorisée par l'Académie Française en 1990) est tout simplement composé de son congénère seoir (convenir), venant lui-même du latin sedere et du préfixe -me, indiquant un contraire, un antonyme. Messeoir signifie donc "ne pas convenir".

Puisse ce joli mot revenir à la mode...