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Mot 9 : le raisonnable syllogiser

"Déjà j'avais la main sur le pied d'un des tabourets et je syllogisais [...]", écrivait Prosper Mérimée dans la nouvelle Carmen. "Verbe qui se rencontre chez Rabelais, utilisé ici de manière amusante", renchérissait alors Adrien Goetz, maître de conférences à la Sorbonne de Lille, dans une note de bas de page. "Comment ?" s'écriaient plusieurs lecteurs interloqués. "Syllogiser ?". Oui, syllogiser. Alors, les lecteurs saisissaient d'un geste vif leur téléphone portable et tapaient successivement sur les lettres s, y, l... de leur clavier numérique. Et leur téléphone de leur répondre qu'il ne reconnaissait pas le mot.

Plus sérieusement, ce petit dialogue inventé peut à lui seul donner une idée du verbe syllogiser. L'étymologie, d'abord. Le Y indique clairement une origine hellénique. Ensuite, l'usage. Si le portable ne reconnaissait pas le mot, il y avait trois raisons : le mot était désuet, littéraire et était un néologisme, comme l'écrivait notre ami Adrien dans son édition. Enfin, le sens. Ceux qui auront lu la fin de la citation ("pour deviner le moment précis où il conviendrait de le jeter à la tête de l'intrus") comprendront que ce mot a un rapport avec l'intellect, la réflexion, tandis que la racine "logique" trahit une idée de construction.

Plus précisément, le syllogisme est un raisonnement en trois points : majeur, mineur, conclusion. Par exemple : les tapas sont une spécialité espagnole. Je mange des tapas. Donc je suis en Espagne.

Puisse cela vous aider à réfléchir "syl logicos" (avec logique).



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